C'est en rentrant ce midi que j'ai vu ton petit corps... Une voiture était déjà arrêtée et un monsieur sonnait à la porte de la dame qui te nourrissait. J'ai donc été poser ma voiture et je suis revenue à pied, ton petit corps n'était déjà plus là... Le monsieur et la dame avaient du faire le nécessaire pour te permettre, je l'espère, de partir dignement...
Tu traînais dans la rue en haut de la mienne... Cela fait un an que je te vois tous les jours, ou presque... Les fois où je suis passée dans ta rue sans te voir, je dois pouvoir les compter sur mes doigts.
Ah ça oui, tu étais moche, la gueule cassée des chats non castrés qui ont traîné, traînent encore et qui se battent... un poil d'une saleté ! Mais une bonne bouille quand même, et surtout je t'ai vu souvent faire des câlins tête à cette Mamie qui te donnait à manger sur son appui de fenêtre, t'offrant même une couverture pour y poser tes fesses l'hiver... La dure vie des chats des rues, mais un peu d'affection quand même...
Je t'ai pleuré... pour le vide que tu allais laisser dans le quartier, mais surtout pour le vide que tu laisses sans doute dans le coeur de cette personne âgée, pour laquelle tu étais sans doute une bonne compagnie quand même.
Ce soir de nouveau mon coeur s'est pincé en passant devant la maison, alors que la dame laissait toujours de quoi passer sous son volet pour que tu puisses t'installer, ce soir il était complètement fermé... J'aurai une pensée pour toi tous les jours en pensant par là... J'espère au moins que tu n'as pas souffert...
Adieu vieux chat moche, rejoins vite le paradis des chats... tu vas me manquer quand même...